Blog | HPRG Les amitiés et les amours de Juliette – Hotels Paris Rive Gauche Blog

Les amitiés et les amours de Juliette

Tous les grands hommes du siècle sont amoureux de Madame Récamier. Elle a su repousser toutes les ardeurs de ses soupirants qui sont tous devenu de fidèles amis. Ces hommes venaient de tous rangs et de toutes origines et de toutes opinions politique. Le seul qui semble ne pas avoir supporté le refus de toute intimité fut Napoléon Bonaparte qui l’obligea à s’exiler.

Voici une liste des soupirants et amis :
Adrien de Montmorency, Matthieu de Montmorency, Lucien Bonaparte, Monsieur de la Harpe, Camille Jordan, Benjamin Constant, Ballanche, Paul de Noailles, Auguste de Staël, le Duc de Wellington, Canova, Prosper de Barantes, Barras, Eugène de Beauharnais, Talleyrant, Bernadotte, Murat.

Les deux grands amours de sa vie furent sans conteste le Prince Auguste de Prusse avec qui Juliette eut une idylle courte mais très passionnelle et Chateaubriand dont relation dura 30 ans.

Ampère (1800-1864)
Ampère est né en 1800 et a achevé ses jours sous le Second Empire en 1864. C’est un héritier, disait de lui Barrès. Héritier de son père, d’abord, le scientifique André-Marie Ampère, membre de l’Académie des sciences. Mais c’est vers les lettres et particulièrement vers les littératures étrangères qu’il orienta sa vie. Le 1er janvier 1820, Ampère est présenté à Madame Récamier à l’Abbaye aux bois. Il en tombe fou amoureux. Et dans le salon de celle-ci, il croise le tout-Paris des lettres, il rencontre les grandes familles, Montmorency, La Rouchefoucauld, Bonaparte. Ami de Chateaubriand, il n’en est pas moins proche de Mérimée.
Il avait 50 ans lorsque Madame Récamier mourut. Egaré, affecté, c’est alors qu’il contracta une des ces « amitiés-passions » pour Alexis de Tocqueville qui réveilla sa curiosité intellectuelle.

Camille Jordan (1771-1821)
Issu d’une famille de commerçants lyonnais, son père fut recteur de l’Hôtel-Dieu, sa mère Marie-Elisabeth Perier était la sœur du banquier dauphinois Claude Périer, père de Casimir. Camille Jordan fit ses études chez les Oratoriens puis au séminaire de Saint-Irénée. Adversaire de la Révolution, et notamment de la constitution civile du clergé, il fut un des meneurs royalistes du Soulèvement de Lyon contre la Convention nationale en 1793. À la prise de Lyon, le 9 octobre 1793, il se réfugia d’abord en Suisse puis en Angleterre dont il admirait la constitution. Revenu en France, il fut mis sous surveillance à Grenoble puis se rendit à Paris où il séjourna chez Mme de Staël dont il fut l’ami ainsi que celui de Mme Récamier et de Chateaubriand. Opposé au Consulat à vie il écrivit un pamphlet « Vrai sens du vote national pour le consulat à vie ».Le 4 octobre 1816 il fut élu député de l’Ain. Il devint président de la Chambre, membre de la commission de l’Adresse et de celle du Budget. Réélu député en 1818, il se rapprocha de la gauche et devient un des chefs de l’opposition constitutionnelle et des Doctrinaires. Il a été inhumé au cimetière du Père-Lachaise.

Docteur Récamier (1774-1852)
Joseph Récamier naquit, le 6 novembre 1774, à Cressin-Rochefort, département de l’Ain, où son père était notaire royal ; son cousin, Jean Anthelme Brillat-Savarin, l’auteur bien connu de la Physiologie du goût, fut son parrain. La famille Récamier faisait partie de la bourgeoisie et plusieurs de ses membres furent magistrats, notaires, médecins dont Anthelme Récamier (1745-1791), chirurgien à Belley, tout comme son père et son grand-père. Par ailleurs, Jeanne Françoise Julie Adélaïde Bernard dite Juliette prit le nom de Madame Récamier Juliette Récamier par son mariage, en 1777 à Lyon, avec Jacques Récamier qui descend de la même lignée.
Suite au décès de sa mère, qu’il perdit très jeune, il eut pour précepteur son oncle Jean-Claude Récamier, curé de Villebois qui lui enseigna le latin et lui donna une éducation rigoureuse en rapport avec ses origines familiales. Il tomba amoureux de Juliette Récamier.
Il est décédé subitement le 28 juin 1852 à son domicile parisien : il avait 78 ans ; ses obsèques eurent lieu le 1er juillet en l’Eglise Saint-Sulpice et il fut inhumé au cimetière du Sud (Cimetière du Montparnasse) ; l’éloge funèbre, au nom de la Faculté de Médecine, fut prononcée par Armand Trousseau, par Camille Gibert au nom de l’Académie de Médecine et par Paul Caffe au nom de la Société Médicale d’Emulation, dont Récamier avait été secrétaire.

Duc de Wellington (1769-1852)
Né en Irlande en 1769, Arhur Wellesley, premier duc de Wellington, vaincra les armées napoléoniennes en Espagne, en France, jusqu’à la défaite finale de Napoléon à Waterloo le 18 juin 1815. Commandant des armées d’occupation en France, il joua un rôle majeur dans la seconde Restauration des Bourbons et empêcha le démembrement de la France. Le Duc Wellington, qui ne séjourna que deux jours dans la capitale française en juin 1814, passa naturellement une soirée au salon de Coppet. Il est présenté à Mme Récamier et il en tomba amoureux.

Eugène de Beauharnais (1781-1824)
Son honnêteté intellectuelle, sa profonde droiture contrastent avec l’aspect ambivalent de sa relation avec l’Empereur qui l’aimait mais doutait parfois de ses capacités.
Jeune homme accompli, d’une rare élégance, à la stature parfaite il anime avec sa sœur Hortense les après-midi et soirées de la Malmaison où l’on joue dans le petit théâtre La mariage de Figaro de Beaumarchais.
Officier puis colonel d’un régiment de la Garde Consulaire, il approche le Premier Consul et lors du sacre il siège juste après les maréchaux. Son dévouement lui vaudra la vice-royauté du royaume d’Italie qu’il administre sous la férule et l’autorité de Napoléon qui ne lui laisse aucune initiative. Il fréquenta le salon de Mme Récamier dès l’hiver 1799. Il visita régulièrement la belle au château de Clichy en 1802 et fut présent au grand bal masqué qu’elle organisa en 1805. Le mariage de sa fille aînée avec le filleul de Napoléon, Oscar de Suède, fils de Bernadotte sera sa dernière grande joie. Après plusieurs attaques d’apoplexie, il meurt en 1824 paralysé.

Fleury Richard (1777-1852)
Fils d’un magistrat, Fleury François Richard étudie au collège de l’Oratoire de Lyon puis à l’école de Dessin où il a pour professeur Alexis Grognard et où il rencontre Pierre Révoil. En 1796 il rejoint l’atelier de Jacques-Louis David à Paris. Fort du succès de ses premières créations, il fréquente l’intelligentsia parisienne, où son style troubadour est très en faveur, et devient le peintre de prédilection de l’impératrice qui acquiert plusieurs de ses tableaux alors que la renommée européenne de ses premières œuvres est saluée par Madame de Staël. Richard avait connu Juliette en 1802. En juin 1809, Richard fut souvent reçu par Mme de Staël, qui était venue à Lyon voir jouer Talma. Entre juin 1812 et février 18013, époque du séjour de Juliette à Lyon, Richard eut de fréquentes occasions de cultiver ses relations organisées chez Mme de Sermézy. Il resta intimement lié à Juliette Récamier jusqu’à la fin de sa vie.

Jean-François de La Harpe (1739-1803)
Jean-François de La Harpe, né le 20 novembre 1739 à Paris où il est mort le 11 février 1803, est un écrivain et critique français d’origine suisse. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise. Les nombreux détracteurs de La Harpe affirmèrent qu’il était un enfant trouvé qui devait son nom à la rue de Paris où on l’avait découvert. Lui-même déclara en 1790, dans une lettre adressée au Mercure de France, qu’il était issu d’une famille noble du canton de Vaud (Suisse), connue depuis le XIVe siècle.
Jean-François de La Harpe fut alors pris en charge par les Sœurs de la Charité de la paroisse Saint-André-des-Arts. Une bourse lui permit d’entrer au collège d’Harcourt. En 1764, il épousa la fille d’un cafetier, mais ce mariage ne fut pas heureux et les époux se séparèrent bientôt.

Lucien Bonaparte (1775-1840)
Lucien Bonaparte fut le troisième fils de la famille Bonaparte. Il est né le 29 juin 1775 à Ajaccio. Il suit une carrière militaire comme Napoléon.
Lucien rêve d’un grand changement, un évènement qui lui permettrait de devenir indépendant. La Révolution, justement, lui apporte des idées “enragées”. Il est arrêté en 1795 et échappe de peu à la guillotine, grâce à l’intervention de Napoléon.
C’est peu avant le 18 Brumaire, au printemps 1799, qu’il fait la connaissance de Juliette lors d’un dîner. Il lui voue immédiatement une passion qui fait l’objet de lettres enflammées, d’abord adressées par « Roméo à Juliette » puis sous sa véritable identité. Mme Récamier, pour la première fois objet d’un amour publiquement avoué, est d’abord déconcertée. La passion de Lucien dure un peu plus d’une année, jusqu’à ce que le soupirant, conscient de ne rien pouvoir obtenir de cette femme renonce à sa conquête. En 1814 il décide de se rendre à Rome et le Pape Pie VII le fait prince de Canino, tandis que Napoléon le nomme Prince français. Louis XVIII le fait pair de France, ce qui le décidera à regagner la France. Il finira ses jours entre Paris et l’Italie, et mourra le 29 juin 1840 en Toscane.

Mathieu de montmorency (1767-1826)
Partisan des philosophes, il fit la guerre de l’Indépendance américaine et fut maréchal de camp. Député de la noblesse aux États généraux, il se réunit au Tiers état, puis il émigra en Suisse chez Mme de Staël. Il fut l’ami de Louis XVIII, de Mme de Staël et de Mme Récamier.
C’est par son cousin Adrien, Duc de Laval, admirateur de la belle Juliette, qu’il est reçu à son tour dans le salon de la rue du Mont-Blanc. Il tombe lui aussi sous le charme de la belle hôtesse dont il devient l’ami fidèle, le confident. Séjournant à ses côtés à Coppet, la retrouvant dans son exil à Chalons, puis à Lyon, il acquiert conjointement avec elle la demeure de la Vallée-aux-loupsen 1818. Il décéda le 24 mars 1826 au désespoir de Juliette, qui cultivera sa mémoire à l’instar de celle de leur amie commune Mme de Staël.

Paul de Noailles (1802-1885)
Né à Paris, le 4 janvier 1802.
Il fut pair de France en 1823, mais ne siégea qu’à sa majorité en 1827. Chevalier de la Toison d’Or, orateur parlementaire et auteur d’une Histoire de Mme de Maintenon. Ami et confident de Chateaubriand, il se présenta à l’Académie pour lui succéder, avec l’appui de Mme Récamier, de la princesse de Liéven et du duc Pasquier ; il fut élu le 11 janvier 1849 par 25 voix sur 31 votants, Honoré de Balzac obtint 4 voix. Ce résultat souleva des colères et des protestations dans la presse littéraire et dans le public lettré. Le duc de Noailles, qui forma avec les ducs Pasquier et Victor de Broglie, le parti des ducs, fut reçu le 6 décembre 1849 par Henri Patin. Il fut doyen de l’Académie pendant sept jours.

Prosper de Barante (1745-1814)

Issu d’une noble famille auvergnate, Prosper de Barante fut admis à l’École polytechnique en 1798 et débuta sa carrière dans l’administration à Carcassonne (1800), où son père, Claude-Ignace Brugière de Barante (1745-1814), était le premier préfet de l’Aude. C’est en 1809 qu’il rencontre Juliette Récamier. Il la retrouve durant l’été à Coppet, ils se rapprochent ensuite durant l’automne 1808 et le jeune homme tombe amoureux de Juliette.

En 1810, Barante rencontra, par l’intermédiaire de Suard, dont son père fréquentait le salon, le jeune François Guizot, qui devait devenir l’un de ses meilleurs amis pour le restant de sa vie. Après la Seconde Restauration, il fut nommé par Louis XVIII conseiller d’État et secrétaire général du ministère de l’Intérieur, et assura même l’intérim du ministre de l’Intérieur jusqu’à l’arrivée du comte de Vaublanc (1815). Il fut alors nommé directeur général des contributions indirectes, fonctions qu’il occupa pendant quelques années. Le ministère de réaction qui succéda au ministère Decazes le 17 février 1820 élimina Barante du Conseil d’État et lui offrit en compensation l’ambassade du Danemark, qu’il refusa. Il se livra alors entièrement à ses travaux historiques, tout en s’associant, à la Chambre des pairs, à l’opposition de la minorité à tous les ministères de la Restauration à l’exception de celui de Martignac.