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Velvet Days 1998-2005, Photographies de Guillaume Lebrun au Cinéma des Cinéastes à Paris

Un belle exposition d’un jeune photographe qui va bientôt participer à notre projet “une chambre, une nuit, une photo, un texte”

Une vision du quartier de Kingcross à Londres….

Guillaume Lebrun nous parle de son travail :

VELVET DAYS 1998 – 2005

À 22 ans, à la recherche de ma vie d’adulte, une vie rêvée qui méritait au moins un décor de film, je pars pour Londres. Avec le seul projet d’y vivre de grandes choses, d’y faire les plus belles rencontres, de m’y perdre et de m’émerveiller.
Hébergé par un ami « Mods » collectionneur de cravates, je commence par découvrir cette capitale européenne cosmopolite et très excitante. Je trouve un logement dans un quartier au Nord de la Zone 1, proche de la gare de King’s Cross. Je commence alors une déambulation quotidienne dans ce quartier à la réputation sulfureuse : voici, enfin, le Londres underground, promis par mes lectures et références adolescentes.
De paysages urbains industriels aux architectures victoriennes en passant par toutes ces références que puise l’Angleterre dans la Grèce Antique, je marche et découvre, fasciner des boîtes de nuit dans des sous-sols d’églises ou des pubs remplis de junkies…; un parfait casting de marginaux et d’excentriques. Je lis Nik Cohn, qui parle de l’autre Angleterre, à l’envers de celle bien propre – de Tony Blair et de la famille royale. Je fais des photographies dans ce microcosme urbain, mon monde londonien, dans la rue, dans le métro, sur le bord du canal, au pub Lincoln Lounge principalement, avec ses grands fauteuils de velours… Des images de nuit souvent, traquant les lumières et les situations. Parfois, l’image est fortuite, rendant peut-être mieux compte de l’errance, de cette quête aussi introspective que plastique.
Retour à Paris : pendant plus de deux ans, les images continuent à vivre mentalement, je découvre un autre livre, « Vale Royal » d’Aidan Dun, qui décrit, sous forme d’un poème épique, la magie géométrique de King’s cross. Les sensations, les odeurs, et les souvenirs viennent alimenter le mythe de ces quelques mois à Londres. Des allers-retours commencent, deux semaines, deux jours, à deux ou tout seul. Le quartier évolue et est en pleine mutation pour accueillir la nouvelle gare Eurostar. King’s Cross demeure donc le lieu choisi, ma référence comme premier travail photographique.
Certaines images, notamment celle de la main traversant Euston road, avec en arrière plan, la gare de St-Pancras, provoque chez moi un effet très différent depuis quelques mois, c’est ici, à cet endroit qu’a explosé une des bombes le 7 juillet dernier.

Le Cinéma des cinéastes
7, av. de Clichy
75017 Paris