Pas toujours facile d’accès, les salles de mariages et salles de fêtes des mairies sont souvent de beaux espaces richement ornés, mais souvent un peu cachés.

Nous avons tenté notre chance (avec plus ou moins de succès, mais un grand sourire peut faire des miracles) pour prendre quelques photos de ces lieux, et nos efforts ont été largement récompensés…

Habituellement à Paris, on va à la mairie pour faire des démarches administratives, mais pas seulement – parfois c’est pour célébrer un événement exceptionnel, soit dans la salle des fêtes (pour une exposition, une réunion, un spectacle…) soit dans la salle de mariage.

Ces salles sont des lieux superbes, grandes, d’époque (souvent des années 1930 ou même avant) avec des dorures, peintures et fresques que seulement une partie des parisiens est amené à voir.

Or, en principe ces espaces appartiennent au peuple et devraient être accessibles à tous (s’ils ne sont pas occupés) et nous avions envie d’en voir quelques-un. C’était une aventure édifiante, avec ses succès et ses déconvenues.

Cela a commencé avec un échec à la mairie du 5ème arrondissement, juste à côté de l’Hôtel des Grands Hommes et l’Hôtel les Dames du Panthéon. Après avoir demandé si une visite rapide était possible pour prendre des photos, l’agent de sécurité nous a coupé la parole à la personne à l’accueil pour affirmer que pour avoir accès à la salle des fêtes il fallait l’accord spécifique de la maire ! Comme c’était évidemment impossible de contacter la maire, il a fallu repartir sans avoir pris la moindre photo.

Ensuite, nous sommes allés à la mairie du 6ème sur la place Saint-Sulpice, où l’accueil s’est avéré dix fois plus chaleureux. En montant à l’étage, un agent a gentiment ouvert et allumé dans la salle des fêtes, qui est en réalité deux salles, une de taille modeste et l’autre très grande et dressée pour une partie de bridge (sûrement pour les personnes âgées de l’arrondissement) avec deux chocolats par personne !

La petite salle a un beau plafond peint, de beaux vitraux, un parquet magnifique, des dorures et de grands miroirs. La grande salle a tout cela avec, en plus, un ancien feu de cheminé, des lustres impressionnants et une scène !

Au plafond sont peints des mot-clefs de la vie du 6ème – état civil, élections, Beaux-Arts, commerce, enseignement, sciences…

Ensuite, nous sommes allés à la mairie du 15ème arrondissement, que nous avions contacté par mail pour les prévenir de notre passage. Sans problème, une dame nous a accompagnés pour voir d’abord la salle des fêtes, une pièce incroyable.

Au-dessus de la scène il y a un panorama peint de Paris vue de l’air, et il y a des fresques incroyables au plafond. Surtout, les crédits pour ces peintures sont inscrits au bout de la salle – elle a été inaugurée le 31 décembre 1928, c’est Octave Denis Victor Guillonnet qui a fait la longue fresque centrale et Henri Rapin toutes les autres peintures. Chapeau à tous les deux – cette salle est incroyablement colorée et belle !

Connaissant l’histoire de la salle, mon accompagnante avait très envie de me montrer aussi la salle des mariages de la mairie, de taille beaucoup plus modeste mais joliment décorée, avec des peintures de la vie familiale, les noms des communes avoisinantes (devenues des quartiers de Paris !) et un beau feu de cheminée. Magnifique !

Afin de ne pas nous épuiser, nous avions décider de ne pas essayer de visite toutes les mairies de la Rive Gauche, mais notre dernière visite nous a amenés à la mairie du 14ème arrondissement, et ce fut une vraie bonne surprise.

Dans le bâtiment de la mairie, on nous a montré la salle des mariages, assez grande avec des fauteuils en velours bleu, des boiseries, des vitraux, un beau feu de cheminée et encore des peintures (de Maurice Chabas) montrant des scènes de vie d’une famille. Chabat a également contribué des peintures pour les salles de mariage des mairies de Montrouge et Vincennes, et le buffet de la gare de Lyon-Perrache.

Mais la partie la plus étonnante de notre tournée nous attendait encore.

La salle des fêtes de la mairie est dans un bâtiment à part, “le bâtiment rouge” m’a dit l’accueil, et effectivement il est difficile à rater. Tout en brique, c’est un paquebot art déco qui serait encore plus beau si la façade était restaurée.

Le plus étonnant est que nous avons pu entrer dans le bâtiment et prendre toutes les photos que nous voulions sans que personne ne nous demande ce que nous faisions.

Et tant mieux, car il y avait de quoi voir ! Le bâtiment est quasiment un théâtre, avec une grande salle de spectacles, des escaliers monumentaux, des fresques énormes (de Georges Barat-Levraux et Fernand Hertenberger), du parquet, des lustres, du marbre (partout !), du fer forgé…

C’est magnifique, un joyaux art déco, un peu mal entretenu, certes, mais splendide et sûrement un endroit que même la plupart des parisiens ne connaît pas.

Finalement, nous n’avons visité que la moitié des mairies de la Rive Gauche, mais les surprises ont été nombreuses, insoupçonnées, et il nous tarde de voir les autres !

Ci-dessus vous trouverez la carte de toutes les mairies Rive Gauche. À vous de voir si un gentil agent d’accueil vous fera entrer si vous vous y présentez. Avec un peu de chance, vous verrez des merveilles pas vous-même !

Et pour voir toutes nos photos des ces lieux cachés, cliquez ici 🙂